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FIGURES HERMINOISES

Benjamin BOUQUET (1761-1815)

21 Novembre 2009 , Rédigé par André Bujeaud Publié dans #Militaire

Texte écrit pour l’exposition Napoléon Bonaparte et la Vendée

 

Le colonel Benjamin BOUQUET, un homme de caractère

 


Charles Alexandre Benjamin Bouquet naît à Chantonnay le 20 octobre 1761, dans une famille aisée et instruite; son père Pierre Bouquet (1724-1792) est médecin  à Luçon, sa mère, Marie Louise Florence Clemenceau (1737-1768) décèdera à l’âge de 31 ans, alors que Benjamin n’a que six ans et demi.

Après avoir poursuivi des études de droit à Paris, il fait son service militaire comme simple soldat puis comme caporal dans le 79e régiment d’infanterie (du 14 avril 1781 au  20 avril 1784).  

Lorsque survient la Révolution, enthousiasmé par les idées nouvelles, il entre dans la Garde nationale de Luçon.

En septembre 1791, il est nommé un des 18  administrateurs de la Vendée, puis en novembre de la même année, membre du directoire du département. Voulant défendre la patrie en danger, il s’engage parmi les volontaires de la Vendée, en décembre 1791, et est élu lieutenant-colonel en second du 1er bataillon, le 8 décembre; il conserve ce poste jusqu’en mars 1793.

Le lieutenant-colonel Bouquet participe avec son bataillon à la campagne de l’été et de l’hiver 1792 contre l’invasion des pays coalisés.  Il est présent à la bataille de Valmy qui se termine par la défaite de l’armée prussienne du duc de Brunswick (20 septembre 1792), puis à la bataille de Jemmapes contre les Autrichiens (6 novembre 1792).

Par la suite, les généraux français réorganisent leurs armées et, dans la mesure du possible, incorporent les volontaires dans les troupes régulières. Bouquet est ainsi élu lieutenant-colonel au 19e régiment de dragons le 18 mars 1793 (brevet du 22 mai 1793) et occupe la fonction de chef d’escadron.

Son régiment, en 1793, appartient à l’armée de l’Ouest qui lutte contre les rebelles de la Vendée.

Peu après le décès de son père, vers 1793, il épouse Melle Marie Élisabeth Bouchard, fille d’un receveur des domaines de Tours. Ayant découvert que sa femme le trompe avec Dufay, commissaire des guerres, il se prend d’une violente querelle avec elle. À la suite de cette altercation, elle s’enfuit avec son séducteur à Paris, mais les ayant rattrapés, Bouquet blesse son rival. Après leur divorce, son ancienne femme épouse Dufay, en 1795, et le couple s’installe au château de Richelieu, que le commissaire avait acheté dans la vente des biens nationaux, ainsi que le rapporte la chronique de Mercier du Rocher. À la suite de ce scandale, Bouquet demande une autre affectation; il quitte le 19e dragons et passe chef de brigade au 13e régiment de chasseurs à cheval, le 19 mai 1794.

Son régiment, qui est incorporé à l’armée du Nord, entre en Belgique après la victoire de Fleurus (26 juin 1794) et en Hollande (début 1795).

Le 11 avril 1795, le 13e chasseurs est réorganisé  par le général Legrand en vue de nouvelles campagnes. Celles-ci ne tardent pas, Bouquet et ses cavaliers font partie de l’armée de Sambre-et-Meuse qui attaque de front les Autrichiens. Ces troupes subissent plusieurs revers et doivent battre en retraite. Heureusement l’armée dirigée par Bonaparte, qui opère une diversion en l’Italie, remporte succès sur succès et oblige l’ennemi à signer un armistice, puis le traité de Campo-Formio (18 octobre 1797).

Le colonel Bouquet qui prend part à la seconde campagne d’Italie, s’y montre particulièrement impétueux lors des charges, car il a un cheval tué sous lui sur le champ de  bataille  de Vérone, le 5 avril 1799,  puis deux autres de ses montures sont abattues sous lui lors des combats  près de Valence en Piémont, le 12 mai 1799.

Le 26 avril 1799, à l’affaire d’Adda, il fait prisonnier un bataillon entier de 900 grenadiers hongrois et le ramène avec 43 de ses chasseurs.

Malgré le courage des soldats français, la situation militaire est catastrophique ; heureusement les troupes de Napoléon Bonaparte arrivent en renfort par le col du Grand-Saint-Bernard et surprennent les Autrichiens, c’est la victoire de Marengo le 14 juin 1800.

Bouquet très ferme républicain, réprouve catégoriquement le coup d’état du 18 Brumaire (9 novembre 1799). Par la suite, on demande aux soldats de ratifier le Consulat à vie de Bonaparte, aussi lorsqu’on lui présente le formulaire de plébiscite destiné au régiment dont il est colonel,  il écrit « Non » au bas de la feuille.

Malgré les pétitions des officiers de son régiment, Benjamin Bouquet est destitué, pour avoir maintenu ses principes républicains.

Démobilisé, il rentre dans le Bas-Poitou où il se remarie avec Melle Marie Victoire Sophie Majou des Grois, fille d’un juge de paix à Chantonnay et député de la Vendée en 1806.

Lors de la guerre d’Espagne, en septembre 1808, Bouquet demande à reprendre du service, mais le ministère préfère le maintenir en retraite.

Après la mort de son frère Paul Marie Bouquet, en 1809, il est nommé subrogé tuteur de ses deux nièces Pauline et Florence; à cette époque,  il habite Les Villars, près de Sainte-Cécile (Vendée).

 

Il  décède « subitement, après avoir mangé la soupe », le 9 octobre 1815, au logis du Châtaignier près de Sainte-Hermine. Enterré au cimetière de cette dernière ville, son corps est transféré dans une nécropole réservée aux protestants de la région, après  sa création vers 1838. Sa tombe se trouve tout au fond du lieu (cimetière protestant de Sainte-Hermine), à droite, le long du mur, derrière les sépultures Boutet et Tillier. Sur la pierre tombale, on peut lire:

 

À la mémoire de Benjamin Bouquet

lieut-colonel de cavalerie

fils de Pierre Bouquet et de Florence Clemenceau

décédé au Châtaignier près de Ste Hermine

le 9 octobre 1815, âgé de 45 ans.

[en réalité il avait 54 ans]

 

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